Au matin, je ne traînais pas afin de respecter les horaires du petit déjeuner.
J’y bus mon premier bol de lait de brebis aux odeur et parfum prononcés retrouvant l’épaisseur du lait cru de ferme trait du matin et goûtais le pain fabriqué sur place somme toute semblable à ceux que je mange habituellement. Au gré des conversations, je notai comment, spontanément, le tutoiement s’imposait. Bien que d’un naturel ouvert et accueillant, j’avoue toutefois avoir du mal à y passer, le vouvoiement n’étant pas à mes yeux la marque d’une distance vis- à- vis de l’autre.
D’emblée, je participai à l’atelier fromage sous l’égide de Juliette ( elle est dans la petite vidéo mise ici) avec d’autres séjournants. Nous y avons visité la fromagerie, la bergerie, fabriqué des petits fromages frais, et j’ai pris beaucoup beaucoup de photos.
Explicitation des diverses étapes : chauffage du lait, ajout de ferment, coupe, brassage, égouttage en séparant petit lait (pour les cochons ravis) et pâte durcie, mise en forme, essorage, presse et retournement. Visite de la cave avec explication des étapes de salage, retournement et frottement des croûtes. Le tout en blouse et charlotte sur la tête. Je remarquai que trente ans après ma classe de neige en Cp et sa visite d’une fabrique de munster, les règles s’étaient grandement durcies question hygiène.
Avant le repas, je déambulai sur les lieux armée de mon appareil songeant à mon reportage en images pour le blog, caricaturale touriste. REINE DES COURGES que je suis , après le déjeuner, j’ai tout effacé par mégarde et j’étais furieuse de ma maladresse : non seulement j’avais perdu les photos d’avant notre départ mais j’étais également bonne pour recommencer ma frénésie gloutonne d’images. Grrr.
(Je suis retournée en fin de semaine à un autre atelier fromage afin de reprendre des photos pour vous, lecteurs. A voir plus tard)
A midi, le repas fut pris à l’extérieur grâce à une météo lumineuse sur cette terrasse (ce fut le cas quasiment tous les jours )
Garçon émergea péniblement malgré les tentatives répétées de Nicolas (jeune homme rencontré la veille) pendant la matinée. Il arriva le visage embrouillé, mal réveillé et ronchonna sur la multitude des légumes au menu. « J’aime pas les légumes » lança t-il en bougonnant. Son voisin de table s’esclaffa : « Et bien mon gars, tu ne vas pas beaucoup manger cette semaine parce qu’ici, il n’y a que ça! ». Toute la tablée s’en amusa malicieusement. S’il n’aime pas les courgettes, heureusement, il put s’empiffrer aux repas suivants d’autres légumes crus ou cuits mis sur la table. Produits sur place et cueillis la veille ou le matin, ils nous offraient des plats opulents et des repas dont tous sortaient pleins ; « Je mange trop » entendis- je régulièrement chaque jour.
L’après- midi, nous eûmes une visite commentée du lieu, j’y rencontrais d’autres séjournants, Agnès et ses filles notamment. Garçon resta au foyer refusant chacune de mes propositions de visite ; il ne s’inquiéta nullement quand je lui parlai de partir visiter Mirmande avec Agnès qui me proposait la place dans la voiture. Finalement, lui le grognon, saisit rapidement le sens de vacances familiales ; de tout le séjour, je ne le vis plus qu’à l’heure des repas, de loin et la nuit au sommeil. Chacun sa petite vie.
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