Mon fiston est en vacances, je passe donc moins de temps devant l’écran parce qu’il l’occupe ou parce que nous nous occupons ailleurs.
Ma voiture est en vacances parce qu’elle est détraquée, que cette histoire vieille de 4 ans m’énerve à un point que je ne saurais dire, que la pièce à changer n’est pas disponible avant le 2 septembre et donc, j’évite de rouler.
Je suis en vacances et je me tourne la tête dans des préoccupations financières, matérielles parce que ma situation n’est nullement confortable, faite d’incertitudes, de dépendances aux aides sociales qui évidemment entraînent des aberrations diverses, des retards, aux conséquences contrariantes et inconfortables. Mes handicaps sont des freins supplémentaires à l’amélioration de ma situation et je me mets parfois en colère contre l’hypocrisie généralisée. (Je songe ouvrir une nouvelle catégorie entièrement consacrée aux aléas « administratifs » parce que dans ce domaine, c’est particulièrement épique et rocambolesque, limite ubuesque)
Bref, autant le dire, mon état d’esprit ces jours- ci ne me permet pas d’avoir la tête à écrire et ce malgré la multitude des idées et expériences jalonnant mes semaines. Je suis plutôt tiraillée, préoccupée avec des accès de révolte et d’indignation sporadiques conjugués à une rage de vivre, de profiter en pied de nez aux circonstances aléatoires et des phases de détachement.
Par un concours de circonstances fortuits, j’ai obtenu de la place aux Amanins, centre d’agroécologie co- fondé par Pierre Rabhi. S’ils sont très arrangeants en me faisant bénéficier de baisse de tarif au regard de mes faibles revenus, l’effort financier n’en reste pas moins important (c’est en partie là qu’est la raison de mes préoccupations quotidiennes). Pourtant, nous y allons du 15 au 22 août, en train. Nos premières véritables vacances familiales ! Non un voyage, non une expédition, une semaine d’installation en un lieu où nous avons la liberté de ne rien faire, de partager, d’échanger entre les cultures, les animaux, la bibliothèque, les ateliers, la boulangerie, la cuisine, la fromagerie. Je pars à l’aveuglette, sachant à peine combien de mois voire d’années me seront nécessaires pour encaisser la dépense, n’ayant aucune idée de mes capacités à me déplacer sur le site ou dans la région... Bref, malgré les peurs de me retrouver en difficulté, je nous accorde cette bulle, à fiston et moi.
Lâcher prise, résister âprement au quotidien afin de préserver sa dignité dans une société hypocrite et inhumaine, vivre pleinement une existence basée sur des valeurs autres que celles prônées, pratiquer la non- violence, activer le cerveau en dehors du troupeau de Panurge, éveiller sa conscience, éduquer mon garçon en expliquant et démontrant l’absurdité de la course effrénée au pouvoir et à l’argent, s’adapter à mes difficultés physiques, écouter le corps, les sentiments et émotions, prendre ma place, l’accorder pareillement à autrui, toutes ces futilités que je relate dans ce blog oui oui ! Je n’en démords pas ! Néanmoins, J’EN AI MARRE et cette parenthèse aux Amanins tombe à point nommé. Ouf ! Je vais m’y ressourcer.
Ne vous étonnez pas de mon silence ! Je reviendrai quand j’en aurai la tête.