Nous avions appris dans la voiture que nous étions comptés au repas du soir. Fiston s’amusa de notre arrivée par l’arrière : « Ah, vous nous attendiez pour le repas simplement parce que la viande, c’est nous ! A nous faire marcher, vous êtes quittes de nous porter. ». Etonnant comme il se lâchait si facilement ! Je n’en revenais pas.
Tous étaient à table quand nous entrâmes dans cette magnifique salle voûtée. Grandes et belles tables massives accompagnées de bancs, réfectoire digne d’un monastère.
Il était évident, au regard de tout ce qu’il avait avalé, que mon garçon ne mangerait plus. Je grignotais quant à moi de la pizza aux légumes et au fromage avec plaisir devisant par ci par là avec nos voisins de table auxquels je proposai de terminer ma salade de riz vainement. Fiston n’arrêtait pas de s’agiter et de causer, lui le sauvageon ; les premiers contacts furent donc mouvementés, haut en couleur.
Après manger, nous allâmes à la chambre en écoutant les explications de notre guide, John, observant les lieux d’un premier regard curieux. Après l’installation et le repérage des sanitaires, nous retournâmes au foyer.
Avant tout, je m’inscrivis aux activités de la semaine sur le programme affiché là, à gauche de ce porche (en face du foyer) et rejoignis mon garçon excité et nerveux dans ce nouveau milieu. Très vite, nous fûmes invités à des jeux ce qui l’enchanta trop content d’être rapidement intégré lui, l’anxieux chronique du rejet.
J’observai l’activité, ignorant qui étaient nos interlocuteurs. La nervosité de mon garçon me fatiguait, j’avais envie de l’assommer mais je restai silencieuse. Les jeunes gens avec qui il jouait m’inspirèrent confiance, aucun ne se laissa prendre dans la spirale de l’agacement, du jugement hâtif, au contraire. L’un d’eux, Mickaël, le géra calmement et d’une telle façon que je le vis se détendre peu à peu, rire et lâcher. Rassurée, je ne traînai guère, éreintée du voyage et dormais déjà quand il revint enthousiaste de ses parties de Taboo en bonne compagnie.
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