Petit préambule: Vous pouvez mettre Björk, Human behaviour en fond, elle est dans le lecteur Au hasard des musiques.
Dans la pile de livres qui attendent d’être lus, je décidai d’en prendre un parmi les moins épais pour avancer et diminuer le tas… « Tiens, pourquoi pas celui-là ? » Une chronique sur France Inter m’avait vivement interpellée et appâtée, je me lançai… et la lecture a duré plus de deux mois ! Objectif raté pour la diminution du tas mais alors, quelle aventure !
Je lisais quelques paragraphes, chapitres et y réfléchissais pendant des jours tant les références et la réflexion y sont profondes. Une vraie course de fond dont je ne suis pas ressortie indemne.
Du plus profond des âges à nos jours, le cheminement de l’appropriation du monde par les humains, entre culture et nature. Comment le sale et l’impur marquent la possession Comment certains objets symbolisent cette appropriation de l’espace. Entre pollutions dures et pollutions douces (pas moins polluantes), l’humain marque son territoire et cherche à asseoir son pouvoir sur son environnement et sur les autres. Je marque, je m’approprie, je possède, je te possède, je te domine, je domine.
Balafre du sang, du sperme, des cadavres, des déjections, des eaux usées, des gaz, des produits toxiques, des publicités, des marques, invasions de l’espace par le bruit évacué (le mot est choisi consciemment) des haut- parleurs… Un regard cinglant sur l’homme. Et si cela n’était que le reflet de sa vanité à se croire plus fort que la nature ? (ça c’est moi que le dit en déduction).
Course folle de nos sociétés à se croire plus fortes parce que profondément ancrées par la pollution du monde, course qui mène à notre perte ?
Et cette question essentielle, récurrente :
l’avenir de l’humanité n’est- elle pas dans la dépossession ?
Il y aurait de quoi développer, je suis dans l’impossibilité de le faire ici, néanmoins, j’y pense chaque instant dans les gestes du quotidien et dans le regard que je pose sur l’homme. Eclair de lucidité.