(Mettez une musique gaie à votre convenance )
La surjeteuse est une machine spéciale complémentaire de la machine à coudre ; elle permet de faire des finitions soignées et de travailler des tissus particuliers tels que le stretch, les extensibles, les voilages, par exemple.
Il y a plusieurs années, je m'en suis achetée une, toute folle à l'idée des capacités qu'elle recèle. Bon, j'ai pris le modèle de base, les autres étant décidément trop coûteuses pour mon petit budget. Elle a pourtant roulé sa bosse à un rythme effréné incapable que je suis de me contenter d'acheter des trucs tout faits.
La voici donc, MA surjeteuse (obsolète et dépassée désormais)
Et ce qu'elle permet de faire :
Voici maintenant l'enfilage interne :
C'est un vrai casse- tête à vous faire vous arracher les cheveux quand il y a un couac ! Je passais des heures à enfiler à travers les aiguilles, les anneaux, les pinces, les pivots et autres chemins tordus. Un ratage et tout vous pète à la figure au premier tour de manivelle ! Les modèles à enfilage simplifié sont, vous vous en doutez, beaucoup plus chers... Bref, perdant la vue, je perdis la capacité à l'enfiler ce qui me pinça le cœur (longues semaines sans possibilités de coudre ... pffff... Bah, j'ai fait d'autres travaux)
La machine à coudre a un accessoire pour placer le fil dans le châs de l'aiguille ; il ne m'avait pas du tout intéressé quand je l'ai achetée... La vendeuse m'avait dit : « Vous verrez qu'un jour, vous serrez contente de l'avoir ! ». Je n'y ai pas prêté attention et maintenant, avec la maladie, je me souviens, à chaque enfilage, de cette phrase... Béni soit cet enfileur !
Seulement, cette facilité n'existe pas sur la surjeteuse et le pauvre SeN a passé des heures, à son tour, exaspéré et en colère à enfiler cette surjeteuse qu'il déteste ! Le premier modèle à enfilage simplifié est à presque 900 euros ... Finalement, même le fiston s'y est essayé et pendant des mois, je n'ai rien pu faire avec cette machine... qui finalement avait une pièce cassée! Réparée, elle est revenue et je l'utilisais avec parcimonie, me privant de ses avantages, de crainte de n'avoir personne pour remettre les quatre fils en place.
Aujourd'hui, poussée par mes dernières expériences couturières, je n'ai pas résisté à surjeter mes pièces en tissu éponge. Surfilée (faire en sorte que le tissu ne s'effiloche plus) et rasée, le travail final est nettement plus agréable à l'usage comme à la vue. Par un concours de circonstances malheureux, mes fils lâchèrent et je me retrouvai affreusement seule devant ma machine inutilisable à mi- parcours. SeN au travail et le fiston indécollable de son jeu, il ne restait que moi et mes pauvres yeux. Sans m'énerver, avec pour seul objectif d'essayer afin de ne pas rester les bras ballants dans une attitude fataliste que je hais, je commençais ma tâche... Un fil, puis deux en suivant le petit schéma où je ne distingue pas le trait noir du vert, cela semblait être correct. Restaient les aiguilles et le minuscule fil à glisser dans deux châs... humm mm. Je jouais sur les lumières et les ombres, me tournais dans des positions acrobatiques en collant mon nez près du couteau de la machine (j'aime vivre dangereusement). Je pensai avoir réussi, aussi, j'installai tissu, pied et mains, et appuyai sur la pédale m'attendant au lâchage des fils...
« Hééééééééé, ça fonctionne parfaitement !!!!!! Le point est même plus régulier qu'avant. !!!!!!!!!! »
Je trottinai comme une folle vers mon garçon et en sautillant, je lui annonçai la GRANDE nouvelle ... qui le laissa indifférent, plongé dans son jeu de stratégie. Ce fut à peine si je ne dansai pas de joie !!!!!! Mes yeux, mes yeux me le permettaient ENFIN après des mois de brouillard ! Yeahhhhhh !
Je soupçonne le Qi Gong de contribuer grandement en l'amélioration de mon état, ce qui relève de mon pur ensorcèlement... et puis, de toute façon, ça m'est égal ! c'est la fête !!!!!!!!!!!!! et je la partage avec vous, inévitablement.
MERCI LA VIE !